Si la logique du carnaval est l'inversion de tous les codes sociaux, alors, il est " normal" de décorer avec quelque chose de laid;
Mais à ceci s'ajoute curieusement l'envie de jouer à se faire peur.
C'est une envie curieuse, qu'on trouve un peu dans tous les domaines, littérature (de Bram Stocker à Stephen King), contes pour enfants , tableaux (Jérôme Bosch), et aujourd'hui films d'horreur et jeux vidéo, mais aussi parcs à thème, musées ...
C'est un besoin que je n'ai jamais vraiment compris;Je n'aime pas avoir peur, ça ne me rapporte rien, ça me dérange, ça me met mal à l'aise.
C'est donc une sensation que non seulement je ne recherche pas, mais qu'en plus je fuis, en ne regardant jamais un film d'horreur, par exemple.
Donc, d'une certaine manière, d'aucuns diront que j'ai peur d'avoir peur ,ce qui est vrai;
Mais je me demande si en fin de compte, ce désir qu'ont certaines personnes de se faire peur n'est pas la meilleure preuve que nous sommes arrivés à un stade avancé de civilisation.
En effet, à ma connaissance, les gens qui vivent dans des pays en guerre, les gens qui souffrent, les gens qui n'ont rien à manger, les gens qui subissent des catastrophes naturelles, n'ont généralement pas besoin de chercher à se faire peur;La vie se charge de leur donner suffisamment de raisons d'avoir peur , ils n'éprouvent pas le besoin d'en rajouter.
Dans notre société, la vie est dans l'ensemble plutôt calme et policée, relativement bien protégée, même si tout n'est pas parfait.
Jouer à se faire peur est donc l'occasion pour certains d'expérimenter de nouvelles sensations, de sortir d'un monde trop lisse à leur goût, de donner du piment à une vie jugée trop monotone...
Dragons, monstres, chauves-souris et autres gorgones trouvent alors dans carnaval l'occasion d'alimenter les fantasmes de ceux auxquels la réalité ne suffit pas.
En cette période d'inversion des codes sociaux, ce sont les gens tranquilles et sereins qui deviennent des monstres.
GGGRRRRRRR!!
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