Heureux qui, comme Ulysse,a fait un beau voyage,
Ou comme cestui là qui conquit la Toison,
Et puis s'en est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge!
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province et beaucoup davantage?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aieux,
Que des palais romains le front audacieux;
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,
Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré que le Mont-Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
(Joachim du Bellay)
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Celui qui a sculpté cette phrase sur le sol de notre ville aurait dû lire le poème jusqu'à la fin;
La référence à Ulysse se veut ici un hommage aux origines grecques de notre ville;
Mais le poème de du Bellay, lui, montre l'amour de l'auteur pour une région bien éloignée et bien différente de la Méditerranée...
Et là où notre ville présente à chaque coin de rue les souvenirs des présences grecque, puis romaine et plus généralement italienne et méditerranéenne, un illustre inconnu, par ignorance,nous fait littéralement fouler au pied nos origines...
Pauvre Ulysse...