"Au réveil, si douce la lumière, et si beau ce bleu vivant"
(Paul Valéry)

jeudi 28 février 2008

Bleu de travail

Laurence est née en 1896.
Lorsqu'éclate la première guerre mondiale, elle a 18 ans;
Elle quitte son petit village, et part pour la ville , où elle se fait embaucher dans une usine qui fabrique de la poudre et des canons.
La voici, posant dans son costume d'ouvrière.


Tout de même, quelle audace, ce costume! un pantalon!
Pour des raisons de sécurité, sans doute, la bienséance était mise de côté, afin que les jupes de ces dames et damoiselles ne se prennent pas dans les rouages d'une machine;
Néanmoins, si on distingue les chevilles, elles sont quand même gainées de chaussettes noires, le costume est bouffant pour atténuer les formes et un bonnet cache la chevelure.
Pratique certes, mais restons prudents;
Il est difficile de deviner ce que Laurence tient dans sa main.
On dirait quelque chose de long enroulé dans du papier.Peut-être quelque chose qu'elle fabriquait?
Par contre, on ne se lasse pas du décor "à l'antique", avec sa colonne et ses drapés suggérés.
Et que dire de cet objet situé juste derrière Laurence, et qu'on aperçoit à peine?
Par ce que l'on entrevoit entre ses pieds, on dirait un petit guéridon, sur lequel elle s'appuie.
Mais on en voit aussi un morceau à hauteur de hanches;On dirait que cela lui enserre la taille, pour mieux la positionner, bien cadrée au milieu de la photo, pour qu'elle se tienne bien droite.
Comme ces supports de poupées anciennes, que l'on expose avec délicatesse et que l'on admire avec nostalgie...

mercredi 27 février 2008

Traffik

Embouteillage de 18 heures....
...et à quelques pas de là,
je rêve que je dors,
je rêve que je rêve....

mardi 26 février 2008

Monstres

Par ces temps de carnaval, la ville est "décorée" de monstres divers et variés.
Si la logique du carnaval est l'inversion de tous les codes sociaux, alors, il est " normal" de décorer avec quelque chose de laid;
Mais à ceci s'ajoute curieusement l'envie de jouer à se faire peur.


C'est une envie curieuse, qu'on trouve un peu dans tous les domaines, littérature (de Bram Stocker à Stephen King), contes pour enfants , tableaux (Jérôme Bosch), et aujourd'hui films d'horreur et jeux vidéo, mais aussi parcs à thème, musées ...
C'est un besoin que je n'ai jamais vraiment compris;Je n'aime pas avoir peur, ça ne me rapporte rien, ça me dérange, ça me met mal à l'aise.
C'est donc une sensation que non seulement je ne recherche pas, mais qu'en plus je fuis, en ne regardant jamais un film d'horreur, par exemple.
Donc, d'une certaine manière, d'aucuns diront que j'ai peur d'avoir peur ,ce qui est vrai;


Mais je me demande si en fin de compte, ce désir qu'ont certaines personnes de se faire peur n'est pas la meilleure preuve que nous sommes arrivés à un stade avancé de civilisation.

En effet, à ma connaissance, les gens qui vivent dans des pays en guerre, les gens qui souffrent, les gens qui n'ont rien à manger, les gens qui subissent des catastrophes naturelles, n'ont généralement pas besoin de chercher à se faire peur;La vie se charge de leur donner suffisamment de raisons d'avoir peur , ils n'éprouvent pas le besoin d'en rajouter.
Dans notre société, la vie est dans l'ensemble plutôt calme et policée, relativement bien protégée, même si tout n'est pas parfait.
Jouer à se faire peur est donc l'occasion pour certains d'expérimenter de nouvelles sensations, de sortir d'un monde trop lisse à leur goût, de donner du piment à une vie jugée trop monotone...
Dragons, monstres, chauves-souris et autres gorgones trouvent alors dans carnaval l'occasion d'alimenter les fantasmes de ceux auxquels la réalité ne suffit pas.
En cette période d'inversion des codes sociaux, ce sont les gens tranquilles et sereins qui deviennent des monstres.
GGGRRRRRRR!!

lundi 25 février 2008

Repos


Je trouvais juste cette photo jolie à regarder, une envolée de marches, une mer gris-bleu et lisse jusqu'à l'infini, et deux oiseaux , qui se reposent le bec au vent du large..
A quoi peuvent-ils rêver?....

dimanche 24 février 2008

Voies contrariées

Il est des époques où les gens conçoivent et construisent, et d 'autres où ceux qui arrivent après détruisent , réduisent, transforment..
Le premier but est perdu de vue, son utilité change ou se perd ;
Mais il reste toujours une trace , un signe, quelque chose qui dit qu'avant ,c'était différent.
C'est à ce moment que ça devient interessant.
Car en réalité, la ville regorge de tels endroits, qui ont leur propre histoire.

C'est alors qu'apparaissent des traces de ponts qui ne relient plus rien...


... des puits sans fonds devenus des pots de fleurs...


....des fenêtres condamnées à perpétuité...



...et des portes qui ne s'ouvrent plus.



C'est là que ma curiosité intervient: c'est à ce moment précis que je veux savoir, que je veux comprendre...

Pourquoi y avait-il un pont, et pourquoi n'est-il plus là?
Comment peut-on arriver à boucher un puits dans une région où l'eau est si précieuse?
Pourquoi empêcher la lumière d'entrer en murant la fenêtre?
Que pouvait-il y avoir derrière une porte qui porte deux dates, enserrée dans un mur encastré dans la colline?.......



samedi 23 février 2008

Plus laid, donc plus beau





Le roi de Carnaval ayant pris la forme pour le moins curieuse d'un mignon chat pelucheux , il convenait de rétablir l'équilibre carnavalesque par l'adjonction d'un horrible serviteur.
Ce fut fait grâce à cet infâme dragon, au regard acéré et cruel, aux dents longues, mélange d'écailles et de mécaniques d'apparence rouillée, qui au meilleure de sa forme tend son horrible cou sur une vingtaine de mètres pour cracher du feu en poussant de terrifiants grognements..
Ainsi, respectant bien plus scrupuleusement l'esprit si singulier de cette fête, il en sera en définitive le vrai roi, celui que l'on n'oubliera pas.

vendredi 22 février 2008

Y a des jours comme ça...

...où rien ne marche comme on voudrait!

Mais comme alimenter son blog doit rester un plaisir, on va donc éteindre l'ordi, et aller faire un tour en attendant gentiment que ça passe.....

jeudi 21 février 2008

Trop génial

On se demande ce qu'a voulu tester l'organisateur: la faculté d'obéissance des 207 volontaires? ou la capacité de réaction des gens non-impliqués? Au-delà du côté amusant, il y a là beaucoup de choses sur lesquelles réfléchir...

Combien de marins?....


J'ai toujours considéré
Notre vie à vols de rêves,
Aussi, j'en fais à mon gré
Les heures plus ou moins brèves;
J'ai souvent, poussé par d'âpres désirs,
Déferlé ma voile au vent des plaisirs...
Certain d'en trouver sur toutes les grèves,
Je laisse toujours ma chaloupe à flot;
Je suis matelot,
Comme vous, amis, je suis matelot!
.
(Chansons de bord, René Ponsard)

mercredi 20 février 2008

Purs moments


Il est huit heures du matin.Il fait beau et froid.
La lumière se tamise entre le bleu et le gris;
Tout est calme et serein;
Le soleil diffuse une chaleur discrète balayée par un petit vent frais;
Les collines se dessinent en ombres chinoises;
Même les mouettes prennent le temps de savourer leur bonheur;
Il fait bon;
On se sent bien;
On peut commencer la journée....
.



mardi 19 février 2008

Rois de carnaval


L'on doit se taire sur les puissants: il y a presque toujours de la flatterie à en dire du bien; il y a du péril à en dire du mal pendant qu'ils vivent, et de la lâcheté quand ils sont morts.
(Jean de la Bruyère)



Le char du Roy sera brulé en mer dans 15 jours.....




Jusque là, je n'en dirai pas plus...

dimanche 17 février 2008

Auto-collants

Dans les années 70 (époque bénie entre toutes), nous avions l'habitude, la manie, de collectionner les autocollants.
Les moins côtés étaient les autocollants bêtement publicitaires, qui faisaient un peu "ringard".
Les plus recherchés étaient les autocollants "militants".
Au collège, on commençait à en mettre sur les cahiers et les classeurs, un peu timidement.
Au lycée, on les affichait fièrement, posant là les premiers signes extérieurs de sa personnalité revendiquée.

Mais le top, c'était quand on avait enfin une voiture!
Là, on pouvait se lâcher sur le hayon arrière.
Déjà, contrairement à aujourd'hui, le genre de voiture qu'on possédait en disait long. Aujourd'hui, toutes les voitures sont pareilles, à peu de choses près.
Avec les autocollants à l'arrière, on revendiquait sa région d'origine:les Bretons collaient des triskells, les gens du sud des croix occitanes, des drapeaux rouge et or..
On soutenait des causes, des combats, Greenpeace, Amnesty International, la lutte antinucléaire, l'Irlande contre l'Angleterre...
Il y avait parfois des dessins et des slogans simples mais géniaux:"Nucléaire? Non ,merci"(qui se déclinait en toutes langues, régionales, bien sûr, et qui donnait en Breton: "Nukleel?Nan, trugarez").Ou encore "Actifs toujours, radioactifs Jamais!"."Sauvez les baleines, soutenez Greenpeace", "Boffa lou vènt, méfi lou fioc".....et le classique "Make Love, not war"...


De nos jours, plus d'autocollants sur les voitures.
Cela abîme la carrosserie du fier destrier métallique.
Plus de revendication, d'extériorisation, de signe ostentatoire.
Plus question de se différencier.
Les plaques minéralogiques ne porteront bientôt même plus le numéro du département d'origine!! L'uniformisation est de rigueur, même là...




Restent quelques irrédustibles, comme toujours.
Les slogans ont changé.Ils me semblent moins amusants, moins porteurs, peut-être plus agressifs que festifs. (Mais là, c'est peut-être mon âge qui parle?)
Les colleurs sont anonymes et les terrains de collage, publics: poteaux, murs...
Les messages ?... Sont-ils vraiment des "messages"?
Mais il faut saluer quand même cette micro-poche de résistance à l'uniformité, au prêt-à-penser.
Qui sait? Un autocollant pourra peut-être changer le monde....

samedi 16 février 2008

Impressionisme

L'impressionisme est une forme d'art dans laquelle l'artiste évoque une chose plutôt que de la reproduire telle qu'elle est.
Par petites touches de couleur, par une forme ébauchée en quelques traits, une silhouette, un lieu, apparaissent.
En photo, la nuit, le mouvement, la lumière, peuvent remplacer la main de l'artiste , et conférer à des lieux habituels un caractère fantomatique, éthéré,différent...










...donnant ainsi d'un monument aux morts, de grands hotels ou d'une tour posée sur une colline,
une vision ni tout à fait pareille, ni tout à fait différente,comme un souvenir flottant dans une mémoire imparfaite...

vendredi 15 février 2008

Plus haut

Lumière d'hiver, ombres arasantes, fin d'après-midi.
Sous l'oeil bienveillant et serein des bouddhas blancs, les petites silhouettes noires s'agitent au ras du sol.



C'est comme un tableau qui s'ébauche tout seul, les perspectives se tracent d'elles-mêmes, les lignes s'étirent pour définir l'horizon, les ombres se placent pour donner l'heure.



Tout là-haut,la statue a déjà trouvé trouvé sa place: au-dessus, loin, inaccessible au bruit et à l'agitation.
Et moi , pour une fois encore plus haut que la statue, je savoure cette légèreté éphémère,cette courte domination du monde, qui me rend insensible à tous ses embarras et m'offre une parenthèse de sérénité.

Le chocolat


Le fim est passé hier soir sur Arte, et c'est là que je l'ai découvert.
Une petite merveille de poésie, de délicatesse, de fraîcheur.
Un vrai moment de bonheur, dans le veine des films tendres, comme Amélie Poulain.
A consommer sans modération.

jeudi 14 février 2008

Valentine


Aviez-vous un amoureux, Esther,Marie?
Est-ce pour lui, cette jolie robe blanche à dentelles, cette ombrelle à pompon, ce chignon impeccable?
Est-ce pour lui, cette photo posée, avec un décor peint de fenêtre fleurie, ce faux banc, et cette main posée sur une colonne de théâtre?
Vous ne correspondez plus guère à nos critères de beauté, cela dit sans vous offenser;
Ceci dit, vous semblez accorte,un léger sourire laisse entrevoir une heureuse nature,vous avez un air décidé.
Et puis, de votre temps, on appréciait les femmes solides, qui pourraient porter des enfants, les nourrir de leur poitrine généreuse.
Sans compter toutes les vertus, de droiture, de fidélité, d'abnégation, qu'on ne voit pas forcément sur les photos, et qui pourtant étaient si courues , à l'époque...
Qui vous connaît sait que l'amoureux arrivera, bien plus tard.Malheureusement,après avoir été séduite, vous serez abandonnée, le coeur et vos rêves brisés...
Mais sur cette photo, on n'en est pas encore là.
Pour l'heure, vous croyez encore au prince charmant, et pour lui, un coeur de midinette bat sous la dentelle blanche, plein d'espoir...

mercredi 13 février 2008

Eloge de la laideur


Trouvé une étrange boutique à chapeaux...
Elle oscille entre le Grand-Guignol et Carnaval.
Une série de têtes de mannequins, trop bien faites et du coup très perturbantes, comme un alignement de têtes coupées.Une nouvelle prise de la Bastille?...

Au milieu, un visage à la bouche démesurée, des masques ,ces regards fixes...
En fait, on en oublie de regarder les chapeaux à vendre!
Les visages sont beaux mais les têtes sont laides, car elles sont inquiétantes.
Au final, le passant est attiré vers la boutique, mais oppressé par ces regards vides et absents, il repart sans achat, emportant juste une impression de malaise...










mardi 12 février 2008

Evolution?..

Lorsque j'étais enfant, les mouettes, les goëlands et autres oiseaux de mer ne fréquentaient que les rivages.
On les voyait voler majestueusement au-dessus de la mer, se poser sur la plage, se chamailler sur les galets.
Ils arrivaient à l'automne pour passer l'hiver chez nous.
Puis, au printemps, vers le mois d'avril, on les voyait se mettre en ligne sur le toit des immeubles qui longeaient le bord de mer.Ensuite, sur un signal connu d'eux seuls, ils s'envolaient d'un coup, tous ensemble, et disparaissaient jusqu'à l'année suivante.

Ils ne faisaient pas d'incursion en ville.Ils ne dépassaient pas les premiers toits et ne perdaient jamais la mer de vue.


Aujourd'hui, on en trouve partout.
La présence des hommes ne semble aucunement les pertuber, ni celle des voitures.
Et ils restent toute l'année.

Et ils ont changé de régime, délaissant les poissons et les crustacés pour des repas plus faciles à attraper, au creux des poubelles....
Un ami m'a même dit qu'on constatait chez certains d'entre eux une excroissance aux pattes, laissant apparaître une griffe là où autrefois il n'y avait qu'une palme;c'est sans aucun doute plus pratique pour retourner les ordures...


Si l'on est positif, on se dit que c'est merveilleux de voir une espèce s'adapter ainsi à son nouvel environnement.
Si on ne l'est pas, on ne peut que pleurer sur la déchéance d'un animal naguère si majestueux qui en est aujourd'hui à fouiller les poubelles...


lundi 11 février 2008

Beau roman, belle histoire

Le film était terriblement tentant:L'Angleterre, une belle histoire, un amour contrarié,de merveilleux paysages, la guerre, la trahison...
Mais il est resté si peu de temps à l'affiche ici que je n'ai pas pu aller le voir.
Tant mieux finallement.Le plaisir de la lecture dure tellement plus longtemps.
Voilà le genre de livre que l'on abandonne à regret lorsqu'il faut aller dormir, celui dans lequel on replonge avec délectation dès que l'on a un moment.
Des personnages magnifiques, une écriture agréable, et une si belle histoire...




"L'histoire est le roman qui a été.
Le roman est de l'histoire qui aurait pu être."
(Les frères Goncourt)

dimanche 10 février 2008

L'homme aux mille points

Italie 19-Angleterre 23;
et Wilkinson qui passe la barre mythique des mille points en championnat!
(Pas pu m'en empêcher...)

Vues d'en haut

Vue d'en haut, la Rade de Villefranche montre sa vraie vocation, celle d'un abri face au monde maritime, un refuge pour les bateaux et les marins, un havre de paix pour certaines espèces aquatiques, une protection contre les éléments...



Vue d'en haut, la ville de Nice dévoile une partie de son histoire;
La colline émergente sur laquelle fut jadis édifié le chateau qui protégeait la ville évoque une île au milieu d'une marée urbaine.Et le fait est qu'en des temps encore plus reculés, l'actuelle éminence boisée était entourée d'eau.
C'est à partir du pied de cette colline que s'est peu à peu étendue la ville, et l'on devine les vagues successives en suivant celles des différentes architectures..


Et lorsque l'on tourne le dos à la mer, on aperçoit, à travers les branches d'un pin parasol,la ligne blanche d'un trait de neige ensoleillé, qui désigne les contreforts alpins.
Erigeant une barrière qui coince nos villes entre mer et montagne, qui nous isole et nous protège tout à la fois, et qui nous laisse le ciel bleu pour seul trait d'union....



Vue d'en haut, la terre redessine ses cartes, se remet en perspective, et remet l'être humain à sa juste proportion, un simple maillon dans la longue chaîne du temps, de l'histoire et du monde.

samedi 9 février 2008

Grand tournoi

Le Tournoi des six Nations opposait aujourd'hui la France à l'Irlande, deux pays également chers à mon coeur;
L'avantage dans ces cas-là, c'est que quel que soit le vainqueur, je suis toujours contente, et toujours compatissante pour le vaincu...



Le match a donné quelques images magnifiques, comme les essais de Vincent Clerc...






Le suspense a duré jusqu'au bout...


Vivement demain, pour Angleterre-Italie .....