"Au réveil, si douce la lumière, et si beau ce bleu vivant"
(Paul Valéry)

dimanche 17 février 2008

Auto-collants

Dans les années 70 (époque bénie entre toutes), nous avions l'habitude, la manie, de collectionner les autocollants.
Les moins côtés étaient les autocollants bêtement publicitaires, qui faisaient un peu "ringard".
Les plus recherchés étaient les autocollants "militants".
Au collège, on commençait à en mettre sur les cahiers et les classeurs, un peu timidement.
Au lycée, on les affichait fièrement, posant là les premiers signes extérieurs de sa personnalité revendiquée.

Mais le top, c'était quand on avait enfin une voiture!
Là, on pouvait se lâcher sur le hayon arrière.
Déjà, contrairement à aujourd'hui, le genre de voiture qu'on possédait en disait long. Aujourd'hui, toutes les voitures sont pareilles, à peu de choses près.
Avec les autocollants à l'arrière, on revendiquait sa région d'origine:les Bretons collaient des triskells, les gens du sud des croix occitanes, des drapeaux rouge et or..
On soutenait des causes, des combats, Greenpeace, Amnesty International, la lutte antinucléaire, l'Irlande contre l'Angleterre...
Il y avait parfois des dessins et des slogans simples mais géniaux:"Nucléaire? Non ,merci"(qui se déclinait en toutes langues, régionales, bien sûr, et qui donnait en Breton: "Nukleel?Nan, trugarez").Ou encore "Actifs toujours, radioactifs Jamais!"."Sauvez les baleines, soutenez Greenpeace", "Boffa lou vènt, méfi lou fioc".....et le classique "Make Love, not war"...


De nos jours, plus d'autocollants sur les voitures.
Cela abîme la carrosserie du fier destrier métallique.
Plus de revendication, d'extériorisation, de signe ostentatoire.
Plus question de se différencier.
Les plaques minéralogiques ne porteront bientôt même plus le numéro du département d'origine!! L'uniformisation est de rigueur, même là...




Restent quelques irrédustibles, comme toujours.
Les slogans ont changé.Ils me semblent moins amusants, moins porteurs, peut-être plus agressifs que festifs. (Mais là, c'est peut-être mon âge qui parle?)
Les colleurs sont anonymes et les terrains de collage, publics: poteaux, murs...
Les messages ?... Sont-ils vraiment des "messages"?
Mais il faut saluer quand même cette micro-poche de résistance à l'uniformité, au prêt-à-penser.
Qui sait? Un autocollant pourra peut-être changer le monde....

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